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l'art de bien manger: sortez couteaux et fourchettes !

Entre nécessité, plaisir et équilibre, l’alimentation peut devenir un vrai casse-tête pour les parents. Au quotidien, simplicité, variété, et fait maison riment avec bonne santé.

On est foutu on mange trop mais qu'est-ce qu'on fera quand on sera gros ? Alain Souchon le chantait à la fin des années 70. Depuis, le nombre d’obèses n’a fait qu’augmenter et la Suisse n’est pas épargnée. En 2012, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) estimait à près de 41 % la population adulte en surpoids dont 10 % d’obèses. Quant aux enfants, 19 % étaient en surpoids. Ce fléau touche principalement les pays occidentaux où il fait un peu trop bon vivre.

« L’alimentation a beaucoup changé, observe Pierre Dupart, conseiller chez Nutrition et Coaching. L’offre est plus importante, plus riche en sucres, en graisses saturées et pauvre en fibres. » Les comportements alimentaires se sont adaptés à un mode de vie urbain où l’on court après le temps. Les plats préparés, les fast-foods sont des réponses au besoin de praticité qu’on soit à la maison ou en dehors. Sans véritable volonté et influencés par la publicité, nous succombons aussi au snacking ou grignotage et craquons pour une barre chocolatée, des chips ou des biscuits à tout moment de de la journée. 

Revenir à une alimentation saine et équilibrée n’est pourtant pas une cause perdue. « Il ne faut pas se laisser tenter par les produits tout faits, juge Christine Jaton, animatrice des ateliers cuisine Poivre Rose. Pour la santé des enfants, les mamans doivent avoir le courage, le temps, la motivation, et privilégier les plats maison. » Se remettre à cuisiner plutôt que de céder à la facilité est le bon moyen d’aider nos enfants à manger sainement.


Du goût et des saveurs

Dès la naissance, le nourrisson fait la différence entre le salé et le sucré, l’acide et l’amer. Jusqu’à deux ans, il goûte à tout s’en rechigner et c’est après qu’il se montre plus sélectif et a tendance à refuser tout nouvel aliment qu’il ne connaît pas déjà. Si les si bons, mais si peu appréciés légumes ont du mal à passer, rien n’empêche d’avoir recours à certaines astuces. 

« Pour débuter, les légumes peuvent être servis sous forme de soupe et être mélangés avec des pâtes », conseille Mme Jaton. Avec le temps, l’enfant va dépasser les a priori et finir par apprécier la diversité des saveurs qu’on lui propose. Une alimentation équilibrée passe par quelques principes de base.

« Pour commencer la journée, le petit déjeuner est très important, car il apporte l’énergie nécessaire et évite le grignotage », insiste M.Dupart. Les repas pris en famille sont l’occasion de passer des bons moments, mais aussi d’éduquer ses enfants, de leur transmettre le plaisir et le goût des aliments.
« On peut leur faire prendre conscience en préparant les repas avec eux, en leur apprenant à lire les étiquettes », remarque Mme Jaton. Aux parents de veiller à la régularité des repas, de changer le soda en eau, de préférer le poisson, les fruits et les légumes de saison.

« Bien manger, c’est manger de tout, limiter certaines consommations comme la viande rouge ou le sucre, récapitule M.Dupart. Ce qui n’exclut pas un dérapage de temps en temps pour un burger, des frites, le tout arrosé de soda. » Les scandales alimentaires à répétition, les dangers des plats transformés, l’excès de sucre responsable de maladies cardiovasculaires, nous font réaliser qu’il ne faut pas seulement manger pour vivre, mais qu’il faut mieux manger pour vivre plus longtemps et en meilleure forme.

François Jeand’Heur

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