« Une émotion est créatrice d'un mouvement (émouvoir = entrer en mouvement). L'émotion est de nature soudaine, qu'elle soit durable ou pas. Elle est intense et bouleversante (en + ou -). Elle provoque un ou des changements en soi - lesquels peuvent être perturbants et/ou conduire à modifier nos relations avec la réalité et les autres. Ces changements sont immédiats ». (Wikipédia)
L’émotion est comme une énergie qui transporte de l’information.
Les enfants vivent des émotions depuis leur plus jeune âge et, un peu trop souvent, elles sont minimisées, mises de côté, parfois ridiculisées, mal comprises, banalisées…
Vers 30 mois, ils commencent à exprimer des émotions liées à la façon dont ils se perçoivent. Ils peuvent se sentir gênés, coupables ou fiers.
Il faut dire que c’est tout un apprentissage que de reconnaître ses émotions, de les nommer, et d’en prendre soin.
Il en existe 6 dites « primaires » et qui sont universelles : la joie, la colère, la tristesse, la peur, le dégoût, la surprise.
Un enfant exprime une émotion comme la tristesse ou agit sous le coup d’une émotion comme la colère.
Sa manière de réagir va dépendre de son tempérament, son caractère, et de comment son parent reçoit ses émotions. La personnalité et l’histoire familiale originelle de sa mère et de son père, sa place dans la fratrie ainsi que le contexte environnemental jouent un rôle important dans le parcours émotionnel d’un enfant.
Il faut savoir qu’il n’a pas les outils pour reconnaître ses émotions, de même qu’il n’en a pas pour les réguler et les gérer. Son système nerveux sature. « Car les enfants avant 5 ans n'ont pas le "câblage" nécessaire (autrement dit la maturation cérébrale) pour contrôler leurs émotions, quelles qu'elles soient ». (Catherine Gueguen, pédiatre)
Par conséquent, il a besoin d’apprendre ce qu’est une émotion et besoin de la tolérance de ses parents quand il n’arrive pas à la réguler. Il ne sait pas le faire. Il est donc vain de lui dire de se calmer ou de l’envoyer seul dans sa chambre. Il se sent rejeté, ses émotions sont majorées et il n’apprend rien.
Or, il a besoin de comprendre ce qui se passe en lui et comment y faire face en grandissant. Derrière tout comportement se cache une émotion ou un besoin à décoder, avec lui. Si l’enfant obtient l’attention dont il besoin, il va se détendre.
Les accueillir et écouter son enfant sans jugement.
C’est la première chose à faire. L’enfant comprend ainsi qu’il a le droit de les exprimer, que c’est naturel et normal. A travers ses émotions, l’enfant dit quelque chose.
Son corps s’exprime. Il y a donc un message à entendre et à comprendre. S’il ne se sent pas écouté, il exprimera de plus en plus d’émotions, de plus en plus fort. Ou alors il développera des symptômes psychosomatiques tels que des maux de ventre, des maux de têtes, des maladies de peau, etc.
La première réaction est souvent celle de la stopper nette, d’envoyer son enfant se calmer dans sa chambre, de crier plus fort que lui voire de s’énerver et dans les extrêmes, le frapper. Il a droit à ses colères, et il a besoin d’apprendre à les réguler. L’émotion-colère ressemble à une vague. En haut de la vague, c’est la crise. Mais après, ça passe… Et ça, il faut le lui expliquer. Tout finira par aller mieux.
Les enfants qui n’ont pas le droit d’exprimer leur colère vont les refouler, et elles seront remplacées le plus souvent par de la tristesse voire de la déprime. Et/ou exploseront parfois des années plus tard. Derrière la colère, il y a aussi souvent de la peur. Ce pourquoi il faut bien comprendre ce qui se passe.
Dans tous les cas, l’enfant a besoin d’être accompagné pour ne pas être dépassé par cette émotion et besoin d’être cadré. Quand il semble débordé, envahi par la colère, vous pouvez le prendre dans vos bras pour le contenir jusqu’à ce qu’il se calme : « Tu te sens très en colère, je suis là… ». A une moindre mesure, vous lui montrez qu’il peut taper sur un coussin dans sa chambre et vous le faites avec lui. Vous mettez en mots ce que vous observez : « Je vois que tu aimerais le jouet de ta sœur, mais en ce moment elle joue avec …Montre-moi un jouet que tu aimes bien dans ta chambre… » ou lui proposer une alternative : « Tu fais tes devoirs maintenant ou tu vas prendre ton bain ».
Selon l’âge de votre enfant :
Retenez que votre enfant appuie involontairement sur des boutons émotionnels sensibles qui ravivent parfois des souvenirs douloureux de votre propre enfance. Quand c’est le cas, la réaction peut être épidermique. Prendre le temps de reconnaître et de comprendre ses propres émotions, et s’excuser auprès de son enfant si nécessaire. Vous reconnaissez votre erreur ou votre maladresse, il apprendra à le faire aussi.
Plus l’enfant grandit, plus il apprend qui il est, comment il réagit, ce qu’il peut faire pour se faire du bien, grâce à ses parents, aux expériences de la vie, en regardant ses amis. Il va intégrer ces apprentissages-là et il sera de plus en plus à l’aise avec ses émotions : les sentir dans son corps, les reconnaître, les nommer et en prendre soin. Et parce que vous prenez soin des vôtres, vous aussi, il comprendra très vite que c’est normal de les exprimer, et qu’elles font de nous des êtres Vivants !
Pour en savoir plus sur le sujet, Anne Jeger est l’auteure du livre « Regard d’une psychologue sur les enfants, la vie de famille et les épreuves du couple. » (A commander sur => lafamilyshop.ch) et chez Payot à Lausanne
>> Les ateliers Kimochis pour apprendre aux enfants à identifier leurs émotions
Commentaires
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