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La résolution de l’assemblée générale de l’ONU, du 23 février 1994, affirme que «la violence à l’égard des femmes constitue une violation des droits de la personne humaine et des libertés fondamentales et empêche partiellement ou totalement les femmes de jouir desdits droits et libertés…»*, et est condamnable.
L’enquête menée par Killias, Simonin & De Puy en 2003** met en évidence qu’une femme interrogée sur dix, de 18 à 70 ans, subit des violences physiques ou sexuelles dans une relation de couple au cours de sa vie d’adulte.
Mais que signifie «violence au sein du couple»? Quels sont les signes de cette violence? Pourquoi certains hommes ont ce type de comportement envers leur compagne? Cela vient-il de l’enfance? De l’environnement?
Pour commencer, dit le Centre de prévention ALE, rappelons-nous que notre société est encore largement patriarcale, et que la construction de l’identité des garçons valorise les comportements de compétition, de violence, ceci, dès les préaux des écoles.
Par ailleurs, ajoute le service, très vite, les garçons se voient définis et se définissent, dans leur développement, par des caractéristiques qui les opposent aux filles. Aussi, dire à un garçon: «t’es une vraie nana! », «gonzesse! » sont des insultes qui attaquent directement l’identité sexuelle des garçons, en dévalorisant les caractéristiques attribuées aux filles.
Ceci dit, cela n’explique pas tout! Le «Rapport sur la violence dans les relations de couple. Ses causes et les mesures prises en Suisse»**** du 13 mai 2009, indique qu’une «pluralité de facteurs sont corrélés à l’apparition de la violence, chez l’homme, mais qu’aucun facteur, à lui seul, explique l’apparition de comportements violents». Ainsi, par exemple, ce n’est pas parce qu’un homme a été frappé petit qu’il frappera à son tour plus tard! D’ailleurs, nous dit le rapport, la majorité des hommes ne reproduise pas cette violence.
En revanche, un homme présentant des caractéristiques telles que des expériences de violence vécues, auxquelles se rajoute, une consommation élevée d’alcool, un comportement antisocial ou criminel, augmente significativement le risque qu’il agresse sa partenaire.
Le Centre de prévention ALE recense quelques traits qui caractérisent les hommes les contactant, dans le cadre de violence envers leur partenaire: des difficultés à respecter des limites, une expérience d’un rapport abusif à l’autorité, la dépendance affective, l’isolement relationnel (faire partie de multiples associations ne signifie pas avoir un ami sur lequel compter et à qui se confier), une mauvaise estime de soi, une faible capacité d’écoute, la difficulté à faire des liens entre émotions et réactions impulsives.
Les hommes, auteurs de violence, que nous rencontrons, explique le centre de prévention ALE, ont recours à la violence souvent pour les même raisons:
Mais, au delà d’un conflit de pouvoir, le conjoint, parfois, déplace certaines frustrations accumulées dans la vie extrafamiliale et les déverse sous forme de colère et de rage dans l’intimité du couple.
D’ailleurs, qui ne s’est pas retrouvé, une fois ou l’autre, à ramener sa mauvaise humeur à la maison en fin de journée? Cependant, tout se joue dans les limites et les formes que chacun est capable de mettre à l’expression de ces émotions.
Mais quels que soient «les pourquoi?» de la violence masculine, il est pour une femme intolérable de vivre avec un homme qui recourt à la violence psychologique, physique ou sexuelle.
Les demandes qui nous parviennent sont très majoritairement liées à une situation de crise grave.
Les hommes nous contactent souvent parce que leur couple est en péril, parfois leur compagne a déjà quitté le domicile ou engagé une procédure de séparation.
Pour les victimes, c’est souvent la peur pour leur vie ou pour le développement des enfants qui les motives à demander de l’aide.
Elles subissent souvent pendant longtemps des violences avant de se reconnaître comme victime de l’homme qu’elles aiment ou ont aimé. Le désir de maintenir la cellule familiale les retient souvent de dénoncer une situation qui pourtant ne fait qu’empirer tant qu’un frein à la violence n’est pas mis.
Il est difficile de donner une moyenne, peu significative dans la mesure où cette attente peut fluctuer entre plusieurs mois et … des dizaines d’années.
* NATIONS UNIES - Assemblée générale - Distr.generale - A/RES/48/104 - 23 février 1994
** Killias Martin, Matthieu Simonin & Jacqueline De Puy (2005): Violence experienced by women in Switzerland over their lifespan: Results of the International Violence against Women Survey (IVAWS), Berne: Stämpfli.
*** Centre de l'ALE à Lausanne
**** Rapport sur la violence dans les relations de couple. Ses causes et les mesures prises en Suissedu 13 mai 2009 – Conseil Fédéral Suisse
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