Voici le témoignage poignant d'une famille ayant fait le recrutement d'une nounou à domicile problématique.
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Une situation surréaliste, un cauchemar, un piège, une aberration du droit...
En tant que ménage privé et sans autre possibilité, nous avons engagé une nounou à domicile en CDI. Suite à un constat de négligences sur nos enfants, nous avons voulu la licencier en respectant le délai de congé de 1 mois, bien mal nous en a pris…elle nous a annoncé être enceinte de 1 mois.
En mars dernier, nous avons emménagé dans notre petit village de... (VD). Afin de pouvoir au mieux concilier une vie de famille et une vie professionnelle, nous nous étions inscrits un an auparavant, sur le réseau... pour avoir une place chez une accueillante en milieu familial (AMF) pour notre fille de 7 mois et notre fils de 4 ans. A..., il n’y a ni accueil parascolaire, ni garderie et malheureusement, en avril dernier, nous apprenions qu’il n’y avait pas non plus d’AMF disponible. Nous avons essayé le bouche à oreille, les petites annonces à la commune, à la boulangerie, sans succès. Dans l’urgence de ma reprise du travail, nous avons mis une annonce sur un site internet t....ch.
L’engagement de notre nounou à domicile
Il y a de tout sur internet... et seule une réponse reçue paraissait sérieuse.
Début mai 2016, j’ai auditionné, Melle H. Son dossier de candidature était fait de manière professionnelle, même si elle n’avait pas de formation dans la garde d’enfant. Elle m’a fait bonne impression à l’entretien, en se montrant souriante, sérieuse, assurée dans ses compétences et son expérience (pourtant infime, contrairement aux 10 ans qu’elle mentionnait sur internet). Elle a émis le souhait de commencer une formation à temps partiel cette année en pédagogie Montessori, ce que nous avons trouvé de bon augure. Elle nous a dit avoir parlé avec son conseiller ORP de cette envie de se lancer dans l’activité de nounou à domicile. Mi-mai 2016, nous avons donc décidé de l’engager sur le temps scolaire, 3 jours par semaine comme nounou à domicile.
De nature confiante, nous avons fait un contrat à durée indéterminée et un temps d’essai de 3 mois, sans vraiment réaliser que le temps d’essai courait même pendant les 6 semaines de vacances scolaires estivales où nous ne verrions pas notre employée. En oubliant même qu’on n’engage pas une nounou à vie et que nous aurions dû faire un CDD. Débutants en la matière, nous nous sommes efforcés de faire dans l’urgence, au mieux toutes les démarches administratives pour devenir employeurs : AVS, LPP, assurance-accident, impôts à la source, attestation de gain intermédiaire à remplir pour elle, car touchant également des indemnités du chômage.
La période d’essai de 3 mois
De mi-mai à fin juin, Melle H ne devait s’occuper que de notre fille. Afin de faciliter son entrée en fonction et la meilleure adaptation pour notre bébé, nous avons tout mis en oeuvre pour informer et communiquer quotidiennement de manière bienveillante avec notre employée. Mais après 6 semaines de travail, nous constations quelques lacunes chez elle. Fin juin, nous avons fait un bilan de son début d’emploi (malheureusement que oralement). Nous l’avions avertie sur un certain nombre de points et nous lui avions demandé d’y pallier durant ses 6 semaines de vacances. Notamment d’apprendre sur le développement des bébés, de savoir cuisiner, de prendre des initiatives, de gagner en expérience, de se préparer à la gestion de deux enfants, de mieux gérer le stress, de gagner en assurance.
Après les vacances scolaires, Melle H a recommencé son travail mi-août. A son retour, j’ai été présente en doublon pendant une durée de 2 jours, afin de lui permettre de me poser toutes questions relatives aux enfants. Il s’agissait également de faciliter cette nouvelle adaptation pour les enfants après l’absence des vacances. La période d’essai de 3 mois se terminait le 19.08…
Fin de la période d’essai, le début des négligences graves
Mais voilà, dès la période d’essai terminée, nous avons constaté petit à petit de plus en plus de négligences sur nos enfants et de plus en plus graves:
- Alimentation insuffisante et inadaptée de notre fille, hydratation insuffisante
- Habillements inadaptés selon la température extérieure
- Soins médicaux non respectés (oubli de l’antibiotique), exposition aux grandes chaleurs
- Défaut de surveillance et mise en danger (notre fils s’est échappé du parc du village, a avalé 15 fioles de sérum physiologique sans qu’elle le voit)
- Humiliations de notre fils
- Réclamation qu’on lui paye le jour férié du lundi du jeûne, alors que ce n’était pas dans le contrat
- etc...
Pas facile de voir les négligences, car une nounou à domicile travaille seule et un bébé ne peut pas parler pour témoigner. Pas facile non plus de prendre la décision de licencier et de savoir comment le faire quand c’est la première fois que vous le faites. Mais cette fois, cela en était trop, les enfants commençaient à en souffrir, à avoir peur et nous aussi, le lien de confiance était rompu. C’est donc après 4 mois (38 jours travaillés), que nous avons décidé fin septembre de mettre fin à son contrat.
La notification de licenciement
Soucieux de faire les choses de la manière la plus respectueuse et bienveillante qui soit, pour notre employée et nos enfants, nous avons évoqué une fin de contrat avec 1 mois de délai de congé conformément à l’article 335c CO. Sachant que comme deux semaines de vacances scolaires tombaient sur cette période, il ne lui restait plus que 6 jours à être au contact des enfants et que nous avions prévu que pendant ces 6 jours, que nous ou un adulte de confiance puisse être présent la majorité du temps à la maison pour surveiller.
Mais voilà, nouvelle erreur de débutant de notre part, nous aurions dû licencier de manière immédiate pour faute grave….
«Je suis enceinte de 1 mois, vous ne pouvez pas me licencier! »
Alors que je lui notifiais son licenciement, notre employée créé la surprise en m’annonçant sa grossesse de 1 mois. « Je suis enceinte de 1 mois, vous ne pouvez pas me licencier ! ». Oui, avec une assurance qui en donne froid dans le dos, Melle H, contrairement à son manque d’assurance dans la gestion des enfants, s’est révélée bien au courant de ses droits. Alors que nous avions connu une nounou, au caractère discret, passif, en retrait, peu sûre d’elle, notre employée s’est mise à se vanter de faire toujours de l’excellent travail, d’avoir beaucoup de maturité et de se donner beaucoup trop dans ses engagements. Trois jours plus tard, elle nous dira même qu’elle a cherché activement à tomber enceinte depuis son engagement et dans le déni de la réalité, elle nous communiquera vouloir continuer à offrir ses services comme nounou.
Notre licenciement est nul, la libération de ses obligations professionnelles
Un mois plus tard, nous avons reçu le certificat de grossesse de Melle H. Notre licenciement est donc nul. Le lien de confiance étant rompu et sachant les négligences sur nos enfants, il est hors de question qu’elle revienne travailler chez nous. Nous allons devoir la libérer de ses obligations professionnelles, sachant que nous allons devoir la payer pendant toute sa grossesse, son congé maternité et avoir un préavis de 2 mois (2ème année de service) avant de lui reformuler son licenciement. Nous vous laissons imaginer ce que cela représente dans le budget d’une famille et ce que cette situation amène comme souffrance à notre famille. Verser 13 mois de salaire à une personne qui ne travaille plus pour vous et qui vous a fait du mal !
La suite?
Une personne qui a une conscience et des valeurs morales accepterait de donner sa démission lorsqu’on lui évoque qu’elle a été négligente avec des enfants. Mais voilà, cela ne semble pas être le cas de Melle H. Puisqu’elle nous a écrit des lettres dans lesquelles elle nie tout et mentionne même qu’elle est à la recherche d’une activité supplémentaire mais en dehors des jours où elle reste engagée chez nous. Ainsi, elle « s’assure » que nous continuerons à la payer le plein tarif !
Nous nous sommes renseignés juridiquement et nous ne pouvons rien faire. Nous sommes à la base les victimes d’une personne malveillante qui a abusé de notre confiance, mais c’est nous qui allons devoir payer ! La seule issue c’est que Melle H donne sa démission.
Que notre mauvaise expérience serve à d’autres familles.
La leçon est très chère payée pour notre famille autant du point de vue émotionnel, administratif que financier. Nous n’engagerons plus jamais de nounou à domicile, tellement nous sommes dégoûtés. Heureusement que sur cette planète, de nombreux êtres humains ont de belles valeurs dont celles de l’honnêteté et du respect de l’autre.
Mais comme il y a quelques exceptions, faites attention et soyez plus avertis que nous:
- On ne s’improvise pas recruteur et pas employeur comme ménage privé, car on peut se faire tromper.
- Si vous engagez une nounou à domicile, commencez par lui faire un contrat à durée déterminée.
- Faites bien attention à votre temps d’essai, notamment s’il y aura des vacances pendant cette période.
- Si vous remarquez des négligences chez votre nounou, avertissez-la par écrit.
- Si vous choisissez de licencier pour négligences, faites-le de manière immédiate.
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Commentaires
Un grand conseil a vous donner …. Engager des nounous auprès d' agences de recrutement vous êtes ainsi protégée et l agence s occupe de tout contrat etc….
Et dans ce triste cas vous auriez pu la licencier de suite !!!!!!
Prenez des nurse nounou avec des références et contrôlees par les agences ….. casier judiciaire ex employeur etc….
Courage a vous .
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