Par Marie-Dominique Genoud.
Responsable du travail psychosocial et
cheffe de projets à la Fondation As’trame, Lausanne.
Prendre en compte ces éléments aidera l’enfant à poser les bases de son processus de deuil :
L’enfant a besoin de savoir la vérité. Cette vérité doit lui être dite avec des mots adaptés à son âge, ceux qu’il va comprendre et qui sont justes. Il est essentiel d’accompagner l’enfant dans ses réactions à cette annonce, de respecter son besoin de poser des questions, si étonnantes puisent-elles paraître à l’entourage.
La cohérence et la permanence du langage sont très importantes : par exemple, quant un papa est mort dites à l’enfant qu’il est " mort ", pas qu’il est " en voyage ", ou qu’il s’est " endormi "...
Il doit savoir qu’il va continuer à être aimé et que ses proches vont s’occuper de lui. Quand un papa ou une maman meurt, l’enfant peut avoir des angoisses quant à sa survie : Qui me donnera à manger ? Qui m’amènera à l’école ? etc. Sécurisez-le et répondez à toutes ses questions.
L’enfant va avoir peur de mourir comme son parent, de tomber malade comme lui, d’avoir un accident comme lui et, comme me le disait une fillette dont le papa s’est suicidé " d’être pareille ". Pour lui, la mort est comme une maladie contagieuse, elle s’attrape comme un rhume. Il se sent donc très réellement " menacé de mort ". Il a aussi peur que ses proches ne meurent à leur tour en " attrapant " la mort.
Dites-lui que la mort ne s’attrape pas comme une grippe. Différenciez-le d’avec la personne qu’il aime et qui est décédée : il est, lui, une autre personne, il a sa personnalité et sa vie propre.
L’enfant a besoin de savoir qu’on ne va pas oublier son parent mort, qu’il a toujours une place dans le cœur de ses proches, d’une autre façon puisqu’on ne le verra plus.
Dites-le lui, et montrez lui que vous aussi, vous continuez d’aimer cette personne.
L’enfant ne peut pas, avant l’âge de 10 ans, comprendre la mort comme irrévocable. Pour lui elle n’est pas définitive et, comme dans un jeu, ou comme dans les dessins animés, le mort est tué puis il se relève et reprend le cours de sa vie.
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