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Contraception et sexualité

L'évolution de la contraception a profondément bouleversé la vie intime des couples.
Mais ce bouleversement a-t-il pour autant réglé les difficultés relationnelles au sein du couple ?

Dans les débuts d'une relation à deux, les sentiments sont souvent très exclusifs, fusionnels.
On veux faire les choses à deux, n'exister que par et pour l'autre, la marge d'indépendance est assez faible.

Après quelques années la relation fusionnelle fait place à un autre type de relation, plus individuelle, où chacun apprend à exprimer sa propre personnalité en tenant compte de celle de l'autre.

Ces changements peuvent susciter des interrogations: " m' aime-t-il/elle toujours ", " pourquoi prend-t-il/elle ses distances vis-à-vis de moi ? " , " comment accepter qu'il/elle puisse s'épanouir, être heureux(e) quand je ne suis pas là ? "

Parfois les partenaires évoluent de façon différente, ils n’ont plus les mêmes valeurs ni les mêmes projets et se trouvent en décalage l’un par rapport à l’autre, ce qui entraîne une grande souffrance.

De façon concomitante, l'arrivée d'un enfant, peut déstabiliser le couple et entraîner une rupture dans la relation duelle. Il faut apprendre à composer à trois. De plus, l' orientation du couple change : la maman et son enfant forment un nouveau couple où le père, exclu dans un premier temps, doit affirmer sa présence et réétablir une relation mari-femme et père-enfant.

    

Est-ce que l'arrivée de la contraception hormonale (pilule) a modifié les relations au sein du couple ?
Pas d'effet, la pilule a donné à la femme une sexualité libérée du lien à la conception.
Elle a ainsi pu programmer ses grossesses et s'épanouir sexuellement. On peut dire que la pilule a été l'instrument de l'émancipation sociale et sexuelle de la femme. Il n’en reste pas moins que certains problèmes peuvent se révéler au cours d’une vie de couple.
   

Parmi les causes les plus fréquentes de difficultés dans la relation à deux, on retrouve le plus souvent le manque de temps:
L’emploi du temps des femmes est souvent surchargé: entre le temps consacré au travail, à la préparation des repas, aux courses, à l’entretien de la maison, à s’occuper des enfants, il ne reste guère de temps pour l’intimité du couple. Les relations sexuelles deviennent moins fréquentes, moins satisfaisantes. Il y a moins de place pour le dialogue.
    

D’autres facteurs peuvent être néfastes pour la sexualité du couple:
la routine, l’ennui, le stress lié au surmenage, au chômage, à la maladie ou au contraire une vie professionnelle bien remplie et totalement absorbante.

Par ailleurs, lors de l’arrivée des enfants, bien souvent le mari se sent délaissé car la femme peut se surinvestir dans sa maternité. Elle se voit alors plus comme une mère que comme une amante, surtout si elle allaite. La femme peut rencontrer une frigidité, une diminution de la libido, du désir sexuel suite à un traumatisme de l'accouchement ou désafection de son rôle d'épouse au profit decelui de mère.
Il peut être important d'en informer son gynécoloque qui pourra prodiquer quelques conseils.
   

Parfois, certaines femmes renouvellent fréquemment leurs grossesses car elles ressentent un extrême bien-être dans cet état, le décrivant comme une véritable "plénitude" dont les hommes sont souvent exclus.

Les femmes ne sont pas les seules à présenter quelques troubles passagers et elles peuvent s' inquiéter lorsque des difficultés apparaissent chez leurs partenaires: éjaculation précoce, impuissance, manque de désir,..
Dans toutes ces situations, il faut absolument maintenir la communication à l’intérieur du couple et en parler avec votre gynécologue, car ces soucis peuvent provenir de causes médicales.

Lors des crises,  il peut être utile de consulter un thérapeute de couple. En effet, pouvoir s’exprimer dans un cadre neutre, professionnel, où l'on se sent comme protégé, peut rétablir le dialogue. Les deux partenaires peuvent s’aider en parlant devant un tiers; le fait d'exprimer ses émotions, de dire sa souffrance, est important pour aboutir à un dénouement positif.

Article fait en collaboration avec des médecins et conseillères conjugales travaillant en planning familial et le gynécologue, Dr. René Lysek.

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