C'est en général au début de sa scolarité que l'enfant va révéler son hyperactivité ou son déficit d'attention.
En effet, un enfant hyperactif non diagnostiqué vit et fait vivre un véritable cauchemar. Le meilleur enseignant craquera car un seul hyperactif (non suivi) arrive à perturber toute sa classe. L'école est pour l'enfant hyperactif l'épreuve la plus difficile de sa vie. Il y a une structure, des règles, une routine, une nécessité de soutenir l'attention sur des tâches qui lui sont souvent peu intéressantes.
D'où la nécessité de déceler au plus tôt cette différence. Son traitement doit être prolongé dans le temps et inclure les parents et l'école. L'amélioration du comportement et des compétences scolaires seront déterminantes sur l'estime de soi de l'enfant, et permettront aux parents et à l'école de porter un autre regard sur l'enfant, souvent dévalorisé et rejeté en raison de son agitation, de son désordre, de son inefficacité et de son échec.
Les conséquences familiales de l'hyperactivité sont nombreuses et multiples
Pour l'enfant
- Il peine à se mettre au travail
- Il est fatigable et souvent lent. Il ne gère pas le temps.
- Pour lui, ce temps ne s'écoule pas à la même vitesse
>> Pour les parents
- Leur présence est nécessaire pour les devoirs car il ne peut les faire seul (il les rend interminable par son inattention…).
Pour l'enfant
- Il peine à maintenir un effort pour maintenir une tâche à terme: il oublie des choses en mettant le couvert…
>> Pour les parents
- Participation aléatoire de l'enfant aux tâches quotidiennes .
Pour l'enfant
- Il est maladroit et casse sans le vouloir
>> Pour les parents
- Ils craignent que l'enfant fasse mal les choses alors ils les font à sa place, d'où une mauvaise image de soi pour l'enfant…
Pour l'enfant
- Il dérange, a des crises de colères, ne supporte pas la frustration.
- Il n'obéit pas, ne respecte pas les limites, oublie les consignes…
- Il a des conflits avec les copains et les voisins
>> Pour les parents
- Ils renoncent aux sorties en famille pour éviter les crises, les regards, les jugements de l'entourage sur la "mauvaise éducation".
- Ils se sentent perdus, épuisés, isolés
- Ils craignent le regard des autres et les petites phrases dévastatrices (il est mal élevé…)
Pour l'enfant
- Il s'agite, bouge et peine à rester assis.
>> Pour les parents
- Ils modifient les règles familiales par gain de paix, la fratrie est donc traitée de façon différente: lui peut se lever et aller regarder la télé, pas les autres....
Pour l'enfant
- Il a une mémoire de travail défaillante: elle s'efface avec l'angoisse et il n'arrive pas à se remémorer consignes implicites: par ex. pour s'habiller, mettre une chaussette, puis une autre et le pull…)
Donc il essaie de toujours se rappeler de ce qu'il doit faire.
>> Pour les parents
- Ils ont un sentiment d'incompétence, de culpabilité alors qu'ils développent des stratégies efficaces pour aider leur enfant.
Pour l'enfant
- Impulsif, se met en danger
>> Pour les parents
- Ils ont besoin de relais: les grands- parents, les amis ne sont pas toujours prêts à accueillir ces enfants plus difficiles
- Ils revivent parfois leur enfance d'enfant hyperactif et ce n'est pas simple pour eux non-plus
Les cotés positifs de l'enfant hyperactif
Pour l'enfant
>> Les parents le trouvent intéressant, stimulant, trouvent qu'il a une grande énergie pour faire bouger les choses.
Pour l'enfant
- Il a des sensibilités artistiques particulières.
- Il est très affectueux, même s'il ne le montre pas
>> Pour les parents
- Il amène des nouveautés
- Il est attachant mais épuisant
Le point de vue de l'enfant hyperactif
- Il ne comprend pas qu'il dérange, il se donne de la peine et n'a pas de résultats. Il ne voit pas les souffrances qu'il déclenche dans son entourage.
- Il a l'impression d'être incompris, humilié alors il "arrange un peu les choses" en travestissant un peu la réalité
- Peine à dire et à gérer ses émotions.
- Il ne se sent pas "malade" et ne voit pas pourquoi il devrait prendre un médicament ou suivre un traitement
Le point de vue des frères et soeurs
- Leurs parents aiment plus leur frère/ sœur hyperactif qu'eux car ils n'appliquent pas les même règles pour lui.
- Ils se sentent "coupables": Qu'ai-je fait pour que mon frère soit comme ça, mais ils peinent aussi à entrer en contact avec lui car il ne respecte pas la sphère intime : il dérange tout, touche à tout, ce qui les fâche.
- Ils ont un sentiment d'injustice devant toutes les contraintes: ils ne peuvent sortir comme les autres, ne peuvent partir en vacances comme les autres car leur frère hyperactif peut gêner…
- Ils n'aiment pas non plus la contrainte des régimes alimentaires particuliers donnés par les parents pour lutter contre cette hyperactivité…
Un article fait en collaboration avec l'Aspedah,
Association Suisse romande de parents et d'adultes concernés par le trouble du déficit d'attention/hyperactivité.
Elle répond à vos questions si vous en avez:
aspedah@aspedah.ch
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