Cette lettre imaginaire pourrait être le début du récit des tribulations d’un moniteur en colonie. Comme des centaines de jeunes à la recherche d’un job d’été, ils sont nombreux à partir animer un camp de vacances pour quelques semaines. Peu payés, ils sont les chevilles ouvrières des nombreux séjours où les enfants apprennent la vie en collectivité, expérimentent l’autonomie loin des parents. Entre études et début de vie active, les moniteurs testent aussi la vraie vie professionnelle. Sous des airs de vacances, un camp demande beaucoup aux jeunes filles et aux jeunes hommes. Malgré les exigences, les responsabilités, partir en camp les attire car ils y trouvent un vrai esprit d’équipe et peuvent y apporter aussi leurs propres compétences.
Qu’est-ce qui motive un jeune à choisir une colo plutôt qu’un job de réceptionniste ou de travailler comme vendeur dans une boutique ? Voir du pays, pratiquer des sports, joindre l’utile à l’agréable sont des raisons qui peuvent décider le jeune à opter pour un camp de vacances. Si le hasard, la curiosité peuvent le guider, il devra néanmoins passer par une formation avant de partir. « L’encadrement s’est beaucoup professionnalisé, observe Patrice Journé, directeur du CJSA (Camp Jeunesse Sports Aventure), basé à Romanel-sur-Lausanne. Heureusement, le contact humain et émotionnel avec les enfants garde toute sa place. »
Officiellement, il n’y a pas de norme légale unique en Suisse, pas de diplôme obligatoire pour exercer.
Mais, selon les régions, les cantons, les organismes ont institué des sessions de formation pour préparer aux fonctions du métier. « Depuis vingt ans, nous avons mis en place une formation, rappelle Isabelle Mayor, responsable du secteur loisirs éducatifs du MJSR (Mouvement de la Jeunesse Suisse Romande). Et chaque moniteur a selon son propre parcours, une formation individualisée. » Pour un ou une prétendant(e), des études de psychologie à l’UNIL peuvent servir d’équivalence. « On ne demande pas de savoir faire de la voile, de l’équitation ou du cirque, précise Mme Mayor. Ces activités sont assurées par des intervenants extérieurs. » Pour séduire et répondre à la concurrence, les camps de vacances proposent des programmes alléchants, de nouvelles expériences. Et certains font le choix de s’attacher les services de spécialistes « Nos moniteurs ont tous un diplôme sportif, soit de tennis, de planche à voile ou de guide de moyenne montagne, remarque Patrice Journé de CJSA. Il n’y a que les activités très pointues comme le canyoning, le rafting ou l’accro-branche que nous sous-traitons. » Cette exigence de qualité et de sécurité est réclamée par les parents qui veulent aujourd’hui à la fois, de l’originalité et le risque zéro. Mais autant que le savoir-faire, c’est le savoir-être qui compte dans le métier d’animateur. « Nous axons nos formations sur le savoir-être, relève Mme Mayor du MJSR. Chacun vient avec ses envies, ses aptitudes qu’il met au service des enfants. » Qui joue de la guitare, grattera quelques notes au coin du feu le soir, qui est un pro des scoubidous, proposera un atelier, qui est footeux, organisera un tournoi.
Un camp de vacances brasse des enfants de toutes les couches sociales, de toutes les origines. C’est pareil pour les moniteurs, venus d’horizons différents. Ils vivent en immersion, à l’abri du temps, de leur train-train quotidien, et apprennent à travailler en harmonie. « Ils mettent en commun leurs compétences pour en faire une force et ça donne des équipes dingues ! », commente Mme Mayor du MJSR. Et si l’ambiance n’est pas mesurable ou quantifiable, elle y est pour beaucoup dans la réussite d’une colonie. « Avant, certains moniteurs étaient juste là pour faire leur cours, profiter des activités, explique Jurgen Weinkauf, 28 ans, ancien moniteur et actuellement coordinateur général des camps CJSA. Maintenant, ils travaillent le relationnel car les enfants cherchent à s’amuser plus que la performance. » Les camps s’adressent aux enfants de quatre à dix-sept ans et les animateurs doivent s’adapter à leur public. Loin de chez eux, les plus petits peuvent avoir des coups de cafard et les moniteurs doivent savoir soigner ce genre de petits bleus à l’âme. Sans être un papa, une maman, l’animateur joue un rôle de grand frère, d’éducateur et doit trouver la bonne distance. « Quand une relation de confiance s’installe, tout se passe bien, explique Jurgen Weinkauf. Il faut avoir une certaine autorité mais pas trop non plus. Le tout c’est d’être fun, sympa et de faire des choses ensemble. » En exerçant ses talents le temps d’un été, le moniteur trouve dans un camp, l’occasion de tester ses limites, de collaborer à un projet éducatif. Résister au stress, à une sollicitation de tous les instants est compensé par le sentiment de se sentir utile et considéré aux yeux des enfants. Voilà pourquoi des jeunes motivés et enthousiastes, continuent de tenter l’aventure des colos.
François Jeand’Heur
Quelques formations complémentaires:
Diplôme de maîtresse et maître socioprofessionnel ES.
Ainsi que les équivalences: Diplôme d’éducatrice et éducateur de l'enfance ES, Diplôme d’éducatrice et éducateur social ES ; Bachelor of Arts HES-SO en travail social ; Bachelor en enseignement préscolaire et primaire ; Master en enseignement secondaire I.
> Monthey
Camps de vacances pour enfants et adolescents:
Camp de vacances d'hiver: ski et Snow,
Camp de vacances d'été pour enfants (dès 6 ans) et adolescents.
- Eveil & Découverte
- Langues & Sports
- Langues & Tennis
- Fun Passion
- Aquasports
- Cap montagne
Commentaires