Le séjour linguistique est une expérience très enrichissante, mais aussi très difficile: les règles de vie ne sont pas les mêmes que celles qui sont appliquées à la maison, les valeurs et la nourriture sont différentes, et l'enfant, le jeune a du mal à s'exprimer. Et quand ils sont accueillis dans une famille, c'est parfois plus difficile encore !
Si le jeune a envie de partir mais qu'il sait également à quoi s'attendre, l'expérience de son séjour sera d'autant plus positive. Il faudra se renseigner sur le pays qu'il va visiter, ses habitudes de comportement, etc... de façon à lui permettre de mieux se préparer, d'avoir plus de souplesse par rapport à tel ou tel comportement très différent, en bref de mieux s'adapter.
En toutes circonstances, partir sans ses parents, s’échapper de son environnement quotidien favorise l’indépendance.
Loin du cocon familial, le jeune va à la rencontre des autres et de lui-même. Seul, entre amis, en colonie ou avec sa classe, le voyage lui ouvre les portes du monde extérieur.
Ce sont des expériences qui renforcent la confiance en soi, estime Philippe de Korodi, directeur du Collège Champittet, à Pully. C’est pourquoi, les sorties et les voyages font partie inhérente de l’approche pédagogique de l’école et se font dès 9-10 ans.
Ainsi depuis 2017, quatre élèves du collège Champittet âgés de 10 à 12 ans, s'envolent aux Etats-Unis au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT). Durant une semaine, ils vivent sur le campus, construisent des robots et reviennent des étoiles plein les yeux. Mais ce n’est pas tout, d’autres programmes envoient les jeunes hors de Suisse. « Certains jeunes de plus de 15 ans ont participé dernièrement au forum de l’Unicef à New York, d’autres sont partis à Madagascar aider à la construction d’une école, cite M. de Korodi.
Ces actions transforment leur vision du monde et feront d’eux plus tard nous l’espérons, des leaders altruistes qui ne penseront pas seulement à eux, mais aussi à la société qui les entoure.
Aujourd’hui, les jeunes voyagent plus tôt, plus loin et plus souvent que leurs parents et leurs grands-parents. La démocratisation des transports, la valorisation de la mobilité professionnelle poussent les jeunes à aller voir ailleurs s’ils y sont.
La Suisse ne leur suffit plus. Dans une société mondialisée et dans leur propre parcours, les jeunes Suisses considèrent les séjours éducatifs, professionnels ou culturels à l’étranger comme naturels.
En 2016-2017, l’enquête fédérale ch-x auprès de la jeunesse a interrogé 40 000 conscrits âgés de 18 à 19 ans – ainsi que de 2000 Suissesses du même âge–, sur leurs pratiques de mobilité de courte durée. « Nous leur avons demandé quels pays ils avaient visités depuis l’âge de 12 ans et quelles étaient leurs motivations, explique Lucas Haldimann, l’un des auteurs de l’enquête, doctorant à l’Institut de géographie et durabilité à l’Unil. On a aussi recensé les séjours effectués en Suisse dans une autre région linguistique, car on y change de culture et de cadre. »
Le résultat est sans appel, à 90% les jeunes Suisses privilégient les voyages hors des frontières, à commencer par les pays anglophones, viennent ensuite les pays limitrophes, la France, l’Allemagne, l’Italie.
Les objectifs avancés par les sondés sont multiples. Il y a les « intéressés » (39%) autrement dit ceux qui voyagent pour apprendre une langue et accroître leur employabilité, les « curieux » (34%) à la découverte d’une autre culture et les « pragmatiques » (27%) profitant d’une opportunité, d’un moment de libre avant d’entamer des études ou de démarrer un métier. « Tous sont satisfaits de ce que leur ont apporté leurs séjours sur le plan personnel et professionnel, note M. Haldimann. Beaucoup sont partis acquérir une nouvelle langue et se sont finalement faits des amis, en ont appris un peu plus sur eux et sur ce qu’ils veulent faire dans le futur. »
Plus on voyage jeune, plus l’envie de découvrir le monde nous chatouille en grandissant, et moins on hésite à s’envoler vers de nouvelles aventures à la moindre occasion.
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