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Au-delà des lois, l’amour et la protection sont les clés d’une enfance épanouie. Chaque enfant y puise équilibre et confiance en lui. Être né·e·x dans une famille traditionnelle ou au sein d’une famille arc-en-ciel, ne change pas les fondamentaux de toute éducation. Pour Pro Familia, l’association faîtière des organisations familiales en Suisse, le point central est et reste l’intérêt de l’enfant quelle que soit la configuration familiale. «Nous défendons l’image d’une famille plurielle et diverse, avance Michèle Theytaz Grandjean, secrétaire générale de Pro Familia Vaud. La famille arc-en-ciel est un modèle comme les autres». C’est à l’occasion du 20ème anniversaire de l'année internationale de la famille en 2014, que Pro Familia a invité les familles arc-en-ciel à y participer. « Les objectifs de l’association sont de promouvoir une politique de la famille cohérente, plurielle et équitable. Cela concerne tous les familles qu’elles soient recomposées monoparentales ou homoparentales », explique Mme Theytaz Grandjean. Si le regard de la société évolue sur ce nouveau genre de famille les textes de la Constitution ne leur font encore pas de place.
Aujourd’hui, depuis janvier 2018, il est possible pour un·e enfant élevé·e en Suisse au sein d'une famille arc-en-ciel, d'avoir deux parents légaux de même sexe.
Concrètement, comment ça se passe?
Les conditions requises:
«Ça ne sert à rien d’enfermer ces familles dans un placard, résume Mme Theytaz Grandjean. Il ne faut pas se voiler la face et les reconnaître comme elles sont». En Suisse, l’image de la famille traditionnelle fait de la résistance même si elle ne correspond plus tout à fait à la réalité. «Le modèle du papa qui travaille, de la maman au foyer élevant les enfants, représente à peine 21% des familles dans le canton de Vaud», note Michèle Theytaz Grandjean. La situation a bien évolué depuis les années 70 et les différents recensements attestent qu’aujourd’hui, le modèle familial traditionnel s’efface au profit de familles à deux emplois et monoparentales. Ainsi va la nouvelle vie de famille.
Pour les organisations LGBTQIA+, l’adoption de l’enfant du·de la conjoint·e·x représente un premier pas vers une plus large égalité pour tous les types de famille. Mais combien sont-elles exactement et combien d'enfants sont concernés? Difficile à dire, les chiffres estimés vont de 6000 à 30000 enfants vivant dans des familles arc-en-ciel. «On a du mal à évaluer le nombre d’enfants car les familles homoparentales ne sont pas spécifiquement prises en compte dans les statistiques, observe Mme Theytaz Grandjean. Certaines se considèrent comme famille monoparentale, d’autres pacsées se déclarent en concubinage». L’envie de ressembler aux autres familles semble légitime et une démarche plus acceptable pour une certaine population encore effrayée par les prides, parfois un peu trop «démonstratives». Il y a trente ans, ce sont les familles monoparentales qui étaient stigmatisées. Depuis, le divorce s’est banalisé et l’on s’est aperçu que les conditions économiques pouvaient fragiliser l’équilibre de l’enfant plus que le fait d’être élevé par un parent seul. Pour les familles homoparentales, peut-être faudra-t-il une ou deux générations pour se fondre totalement dans le décor familial. D’ici là, elles devront encore déplacer quelques montagnes de préjugés et d’idées reçues.
François Jeand’Heur
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