Elle reçoit des enfants, des adolescents et des adultes confrontés à des ruptures de lien (décès, maladie grave d'un proche, séparation, ...), des difficultés familiales, scolaires ou professionnelles, des problèmes relationnels ou des questions existencielles.
Voici la définition que j’ai trouvée dans le dictionnaire Larousse: lassitude morale, impression de vide engendrant la mélancolie, produites par le désœuvrement, le manque d'intérêt, la monotonie.
Pas très positif j’en conviens...
L’ennui survient quand nous ne savons pas ou plus nous occuper ou que notre occupation est dénuée de sens et d’intérêt. Plus rien à faire... alors quoi faire?
L’ennui – je ne parle pas de celui qui consiste à rester à ne rien faire pendant toute une journée en regardant le plafond – est un état qui favorise le retour sur soi, l’obligation de s’arrêter et de se retrouver face à soi-même, au silence intérieur qui génère pour beaucoup une sensation de vide. Et donc de peur. Qu’y aurait-il de si effrayant à se retrouver face à soi-même alors que nous sommes voués à faire avec soi toute notre vie?
C’est pourtant dans ce «rien faire» que l’enfant va pouvoir développer son imagination et sa créativité, sa capacité à rêver, à observer, à laisser surgir des ressources parfois insoupçonnées et construire sa maison intérieure. Ce qui va l’aider à développer sa capacité à être seul. Si l’enfant n’a pas pu la construire, il va chercher adulte à combler ce vide en «faisant».
Nous vivons à une époque où les écrans sont au cœur de nos vies et nous relient sans cesse aux autres ou aux informations en tout genre. Toujours reliés donc occupés à écrire, parler... Sans compter qu’il faut aussi travailler, prendre soin des enfants, faire les courses, etc. Où trouver du temps pour s’arrêter consciemment et donner sa place à l’ennui qui n’a pas bonne presse car il est très souvent confondu avec l’oisiveté et le désœuvrement?
L’ennui est un état qui peut être douloureux. Il pourrait signifier «Je m’ennuie donc je n’existe pas». A contrario, être tout le temps occupé donnerait le sentiment d’exister. Mais point trop n’en faut. L’ennui s’apprivoise doucement. Il est utile, pour sortir du «faire» et entrer dans «l’être»... Revenir à l’essence-ciel, lever les yeux, prendre du recul, regarder sa vie, prendre du temps pour réfléchir à son sens, ses valeurs profondes, ses croyances... S’arrêter. Silence. Respirer. Sentir la vie. Sa vie. Se rencontrer. (extrait de l’article «Temps de réflexion» ).
Bien s’ennuyer, c’est déjà le vouloir et donc choisir de le faire pour ne pas le subir; autrement dit: décider de s’ennuyer.
S’ennuyer peut vouloir dire flâner, flemmarder, contempler... Par conséquent, il y a mille et une manière de vivre ces états. Première étape: éteindre son portable. Combien de temps je tiens? Qu’est-ce qui se passe en moi? Quelles émotions ou sensations suis-je en train de vivre? Autres exemples (toujours sans téléphone!): s’allonger sur un sofa en profitant du temps qui passe, écouter passivement sa respiration, s’assoir sur un banc et contempler le paysage devant soi, se balader oisivement sans but, accueillir les sons autour de soi, etc.
Etre dans l’accueil et la réceptivité et non dans la concentration qui est déjà une attitude active. Apprendre à recevoir ce qui est donné gratuitement autour de soi. Il n’y a plus de sensations de vide – au contraire.
L’ennui crée un espace pour se questionner, et se questionner c’est pouvoir se poser des questions existentielles. Se poser des questions existentielles, c’est réfléchir à sa vie, et donc se poser de vraies questions pour trouver le bien-être et être heureux. La boucle est bouclée. Car alors il est vain de courir après le temps croyant chercher et trouver le bonheur, et de s’épuiser activement pour goûter à des ersatz de plaisir.
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