Témoignage 2 – Michaela

Notre expert

Michaela

 

Quand j’ai rencontré mon mari, j’ai, dès le départ, eu envie de faire des enfants avec lui. Je n’imaginais pas une relation sans que celle-ci ne puisse aboutir à un enfant. Bien sûr, lorsque je l’ai rencontré nous étions encore jeunes, au lycée, il était donc plus raisonnable de patienter. Nous avons donc chacun parcouru notre chemin, études, travail, etc. Lui aurait aimé que l’on se lance dans l’aventure dès la fin de nos études, mais j’avais besoin de plus de sécurité. Ayant appris très tôt à me responsabiliser, j’avais aussi envie de profiter de quelques années sans souci.

     

Et puis voilà, août 2011, nous sommes mariés, nous avons un travail, une maison, je me sens enfin prête pour commencer le projet «bébé». J’arrête la pilule et je commence à redécouvrir mon corps. C’est drôle, j’ai l’impression d’être à nouveau une adolescente: toujours avoir une serviette hygiénique dans son sac car on ne sait jamais quand elles peuvent arriver. J’avais oublié l’angoisse de la tâche sur le pantalon. Avec la pilule c’est facile, on sait quand elles arrivent, on peut planifier. Mais ce n’était pas la seule déconvenue suite à l’arrêt de la pilule. En effet, avec la pilule, on sait que l’on se protège contre une éventuelle grossesse et à tort, on pense qu’il suffit de ne plus la prendre pour tomber enceinte. Je me souviens des cris horrifiés de ma gynécologue lorsque je lui avais avoué que j’avais arrêté la pilule lors de mon séjour en Angleterre, alors que je savais que je n’aurais pas de rapports, étant donné que je partais sans mon mari. C’était comme s’il suffisait d’arrêter la pilule pour tomber enceinte, comme s’il suffisait de regarder un gâteau au chocolat pour prendre deux kilos.

  

Les semaines passent et je me réapproprie doucement mon corps. Après deux mois, toujours pas de grossesse et je m’impatiente. Je dois avouer que le contexte est un peu particulier. C’est l’année de mes 30 ans et je nourris secrètement le projet de fêter mon trentième anniversaire avec un bébé dans les bras. Et c’est là que la spontanéité commence à disparaître...Pour tomber enceinte, il faut savoir compter : compter les jours pour déterminer quelle est sa période d’ovulation. Courageusement, je prends mon calendrier et je me lance dans les grandes analyses de mon cycle menstruel. Pour mettre toutes les chances de mon côté, je compte large, un peu avant, un peu après. Premier mois, rien ne se passe. Je reste confiante. Je suis convaincue que mon mari et moi avons beaucoup d’amour à offrir et qu’une petite âme nous regarde et n’a qu’une envie: venir nous rejoindre.

     

Le 11 décembre 2011, je suis à 36 jours d’aménorrhée. Toute impatiente, mon mari et moi sommes dans la salle de bain. C’est dimanche matin, tout est calme. Le test est positif! Nous sommes tous les deux fous de joie. Une espèce de sourire béat nous accompagne toute la journée. Nous commençons déjà à réfléchir au prénom que nous voulons donner à ce petit être qui grandit en moi. Nous rions même d’imaginer lui donner un deuxième prénom démodé. Lundi à la première heure, je téléphone à ma gynécologue. Je suis sur mon petit nuage. Mes seins deviennent de plus en plus lourds. Je suis presque impatiente d’avoir les premières nausées. J’aime me sentir enceinte et j’ai hâte de découvrir cet être que je porte dans mon ventre. En général, les fêtes de fin d’année sont assez pénibles pour moi, mais là, de me dire que ma famille est en train de se créer dans mon ventre rend les difficultés du quotidien insignifiantes.

 

Le mercredi qui suit, je suis soudain prise d’une angoisse. Mon mari et moi sommes devant la télévision et tout d’un coup, je réalise que je pourrais faire une fausse couche. Il me rassure tout de suite. Il me dit qu’il n’y a pas de raison, qu’il faut avoir confiance. Au travail, cette fin de semaine est particulièrement chargée, mais je suis toute fière de porter la vie en moi. Nous n’en avons encore parlé à personne. C’est notre petit secret. Heureusement, je travaille à temps partiel et termine ma semaine le jeudi à 12h. Avant de rentrer, je ne résiste pas à acheter un livre sur la grossesse, curieuse de découvrir ce qui m’attend…Je décide de rester tranquille, au lit. Je me dis qu’il faut être prudente car j’ai la vie d’une personne entre mes mains.

  

Le vendredi matin tout s’écroule. Au réveil, je sens que mes seins ne sont plus tendus. Plus tard dans la journée, je découvre du sang. Ca y est: bébé est parti! Nous sommes le 16 décembre. Pour le moment, je ne réalise pas très bien. Je sais qu’il n’est plus là et que je ne peux rien y faire. Le lundi suivant, j’appelle ma gynécologue pour savoir ce que je dois faire. Elle me dit de venir quand même à mon rendez-vous pour être sûr qu’il ne reste plus rien. Rien synonyme d’embryon, de fruit de notre amour, symbole d’un nouveau départ, d’une famille à laquelle je pourrais donner…

 

Mercredi, chez la gynécologue, je perds ce qui me restait d’innocence face à la grossesse: ma première échographie. Cela a été le premier signe que cette aventure ne serait pas comme les autres. J’imaginais ma première échographie un peu comme ce qu’on voit à la télévision. La femme accompagnée de son mari qui découvre avec émerveillement ce petit trésor à venir. Pour moi, la première échographie s’est transformée en scrutation de mon utérus. La gynécologue m’a confirmé que cette tâche plus foncée montrait bien qu’il y avait eu «quelque chose». Affreux détail, à la télévision lorsque l’on vous fait une échographie, on voit le gynécologue qui vous passe la sonde sur le ventre. Lorsque vous êtes au début de votre grossesse ou que vous avez fait une fausse couche, la sonde passe par les voies basses. On passe de la femme enceinte qu’il faut préserver à un bout d’utérus sanguinolent. Un peu de magie s’en est allée ce jour là.

  

La gynécologue se veut confiante. Ce pénible examen aura au moins eu l’avantage de constater que mon utérus ne présente rien de suspect. Elle me dit que je n’ai pas besoin de prendre de précautions particulières et que mon mari et moi nous pouvons nous remettre «au boulot» sans problème! Avant de terminer notre rendez-vous, je lui précise que je n’ai pas de femmes proches dans mon entourage et que j’aurais besoin d’une attention plus soutenue qu’une patiente conventionnelle qui aurait une mère, une sœur, une grand-mère à qui parler.

 

Je ressors de là un peu soulagée, mais la douleur met du temps à prendre forme. Il y a encore quelques jours, j’abordais les fêtes de fin d’année avec légèreté et là tous les problèmes familiaux me reviennent en pleine tête. Je me donne du courage pour passer cette période en y laissant le moins de plumes possibles.

   

Après Noël, avec mon mari, nous décidons de prendre l’air, nous partons skier. Cette escapade nous fait du bien. A l’hôtel, il y a une famille avec deux enfants en bas âge et on se dit que bientôt ça sera nous aussi. Avec mon mari, nous retrouvons espoir. Une grossesse sur trois se termine par une fausse couche. Nous essayons de voir la chance dans notre malchance. C’est mieux de perdre le bébé à six semaines qu’à trois mois. Au moins, nous ne sommes pas stériles, etc.

      

Les semaines passent à nouveau et puis deux mois plus tard, j’ai à nouveau les mêmes sensations qu’au mois de décembre. Je sais que je suis enceinte. Toutefois, je reste prudente. J’attends quelques jours de plus avant de faire un test de grossesse qui, comme attendu, est positif! Là aussi, un air béat retrouve notre visage, mais nous ne voulons pas céder au bonheur et être déçus comme la première fois. Nous nous disons que cette fois nous allons faire une chose après l’autre.Mon mari est plus enthousiaste que moi; je préfère rester prudente. Je me souviens lorsque je téléphone au gynécologue, il neige! Les jours passent et je me rassure en me disant que ça ne peut pas arriver une deuxième fois, que cette fois, c’est la bonne! Je suis déjà à 43 jours, deux jours de plus que la dernière fois! C’est déjà une première victoire! Je laisse doucement la joie monter en moi…

  

Jusqu’à ce que tout s’effondre à nouveau. A 44 jours d'aménorrhée, je découvre un peu dans sang lorsque je vais aux toilettes. Contrairement à la dernière fois, j’ai toujours les seins tendus donc je me dis que c’est une petite perte sans conséquence. Bien sûr, à chaque moment que je me rends aux toilettes, j’ai toujours peur de ce que je peux y découvrir. C’est assez aléatoire, une fois oui, une fois non. Mes seins continuent à être tendus, je reste confiante. J’ai rendez-vous chez la gynécologue le lendemain. Je me repose. Je garde la main sur mon ventre et je dis à mon bébé de s’accrocher, que nous allons tout faire pour qu’il reste avec nous. Le lendemain, je me souviens. J’attends dans la salle des échographies. Le médecin tarde à venir. Je regarde le rideau orange. Bien sûr, j’ai peur mais j’essaie de me rassurer. Je parle à mon ventre et lui dit que si ça se trouve dans quelques instants, je vais enfin le voir.

     

La gynécologue arrive avec un grand sourire et elle me demande comme ça va. Je lui dis que je suis inquiète. Elle me répond: «Bien sûr, je comprends». Qu’est-ce qu’elle comprend? Je ne lui ai pas encore dit que je perdais du sang. Pourquoi je serai inquiète sinon? Sûrement une formule apprise et répétée machinalement: toujours dire à une patiente qu’on la comprend, même si on ne sait pas de quoi elle parle. Bref, je lui dis que je perds un peu de sang et que je suis inquiète. Et là, j’ai comme la sensation que je casse l’ambiance. Son sourire s’en va et elle me regarde durement. C’est comme si je lui avais gâché sa journée. Elle aurait aimé s’occuper d’une grossesse et voilà qu’elle doit encore se dépêtrer avec une fausse couche. Mais le pire est à venir. Elle m’enfonce sa sonde sans délicatesse et elle me dit d’une voix soupçonneuse: «Mais vous êtes sûre? Moi, je ne vois rien!».

 

De messager de mauvais augure, je deviens une menteuse. «Non je ne suis pas sûre. En fait, j’adore me croire enceinte alors que je ne le suis pas. C’est tellement jouissif de découvrir que finalement on ne l’est pas alors que ça fait plusieurs mois que l’on essaie». Complètement perdue, je lui explique que j’ai fait un test de grossesse, il y a une semaine, qu’il était positif, que j’ai commencé à perdre un peu de sang la veille, mais que comme j’avais toujours les seins lourds, je ne me suis pas inquiétée. Elle me répond que ça devait être une grossesse chimique car elle ne voit strictement rien, mais ça ne l’empêche pas de tourner sa sonde dans tous les sens et de me faire mal. Elle essaie de prouver par a plus b qu’elle a raison, que les sensations que j’ai ressenties pendant une semaine étaient fausses. Peut-être, c’est possible, je ne suis pas médecin. Mon expérience du corps médical fait que je n’attends pas de leur part une quelconque compassion. Il nous voit comme des bouts de corps et rares sont ceux qui se préoccupent de nos états d’âme. En quelques minutes, je suis passée d’un rideau orange qui me donnait le courage d’y croire encore à «mais vous êtes sûre?».

 

Par sécurité, la secrétaire médicale me fait à nouveau un test et une prise de sang. Elle me dit que même si le taux de Hcg est faible, le test est quand même positif. Les examens terminés, je m’en vais, sans un mot, mais avec un carton de rendez-vous pour la semaine suivante Je reste avec mes doutes et mes incompréhensions que je partage avec mon mari qui est tout aussi désemparé que moi. Que s’est-il passé ? Parfois, je me sens un peu bête. Je me dis que je ne suis même pas capable d’utiliser un test de grossesse correctement. Nous profitons du temps entre les deux rendez-vous pour faire le point et faire la liste de toutes nos questions.

    

Au rendez-vous suivant, heureusement, la gynécologue a, elle aussi, eu le temps d’adoucir son discours. Elle me confirme que j’étais bien enceinte. En un sens, je suis soulagée car je me dis que je n’étais pas complètement folle. Mais mon soulagement va être de courte durée. Eh oui, autant faire une fausse couche peut être anodin, autant en faire une deuxième devient préoccupant. Elle me propose de faire une pause de deux mois pour que mon utérus se repose. Elle est prête à me prescrire la pilule pour deux mois ce que je refuse. Oui j’ai besoin de me réapproprier mon corps, mais de manière naturelle.

 

De retour à la maison, j’ai la sensation que la page est tournée. Une nouvelle grossesse qui prend fin sans qu’il y ait un bébé à l’arrivée. La déception est moins forte, le choc moins destructeur, car on connaît déjà le chemin…malheureusement.

 

Paradoxalement, je crois que c’est à partir de ce moment là que la représentation que j’avais du désir d’enfant et de la maternité a basculé. Pour moi, faire un enfant avait un sens magique, merveilleux. J’avais naïvement l’idée qu’il suffisait de s’aimer sincèrement pour que la vie voit le jour. Je croyais que cela se passerait tout naturellement, que cela se faisait tout seul ou presque. Ce qui est le plus troublant est que faire un enfant peut parfois être comme ça. J’ai plusieurs amis pour qui tout s’est passé simplement. Malheureusement, pour nous, ça ne sera pas le cas. Le projet «bébé» se transforme en une longue et pénible route. J’ai essayé de trouver des informations, des explications pourquoi, comment se produisait une fausse couche. J’ai découvert que ce que j’ai vécu avait un nom: «fausse couche multiple», que certaines femmes peuvent faire plus de vingt fausses couches. Certaines ont des origines médicales et d’autres arrivent sans explication. En lisant cela, je me suis sentie trahie. Je n’avais jamais entendu parlé de cela. Dans les médias, on parle souvent des problèmes de fertilité, des différentes méthodes de procréation assistée. Même la série «Friends» a réussi à rendre cool le fait d’être stérile. En revanche, il y a un silence total sur les fausses couches à répétition. Personne n’a envie d’en entendre parler. Par expérience, j’ai constaté que les gens n’aiment pas qu’on leur rappelle que tout ne se passe pas forcément dans l’ordre des choses.

 

Essayer de faire un enfant et ne jamais voir la deuxième barre du test de grossesse s’afficher est une souffrance. Essayer de faire un enfant et avoir la joie de se savoir, de se sentir enceinte et de voir tout cela s’arrêter abruptement est une souffrance différente. C’est un peu comme la boule de glace que l’on a tant désirée et que l’on a enfin consenti à nous acheter. On la regarde, on s’en réjouit et paf, au moment où on s’en approche pour la déguster: elle tombe par terre! Il est impossible de ne pas se sentir coupable. On se dit que peut-être si on avait tenu le cornet de glace autrement elle ne serait pas tombée. Si on s’était approché différemment, on aurait réussi à retenir la boule avec les doigts...C’est difficile pour moi de donner un sens à tout cela. Pourquoi réussir à tomber enceinte pour après perdre cet enfant? Pourquoi le laisser venir pour ensuite le chasser? Peut-être que mon corps n’est pas assez confortable pour accueillir un enfant. Peut-être que je ne suis pas assez bien pour qu’un enfant ait envie de rester?

 

La médecine a fait beaucoup de progrès concernant les problèmes de fertilité. Mais elle n’arrive pas toujours à expliquer le bien nommé miracle de la vie. En effet, après plus de 20 fausses couches certaines femmes arrivent à concevoir un enfant et puis d’autres pas. Certains couples ne sont pas stériles et n’arrivent pas à avoir des enfants. Pourquoi? Personne ne peut l’expliquer! C’est terriblement injuste! Mais comme dirait la thérapeute qui me suit: «la vie est parfois injuste…».

 

J’arrive maintenant à la fin de mes deux mois de «pause». Avec mon mari, nous allons continué d’essayer d’avoir un enfant. Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve. C’est vrai j’aurais aimé que, pour une fois, dans ma vie, les choses se fassent simplement. La vie ne m’a fait que de rares cadeaux. J’ai toujours dû me battre pour obtenir ce que je voulais. Notre désir, mon mari et moi, de fonder une famille est une nouvelle épreuve que nous avons à traverser. Je ne sais pas si la prochaine sera «la bonne» ou si de nombreuses fausses couches m’attendent ou encore si nous n’aurons pas d’enfants. Personne ne le sait et il faut accepter que nous ne savons pas. Parfois, je me dis qu’il serait plus simple de tout arrêter pour ne plus prendre le risque de souffrir. C’est drôle comme parfois vivre rime avec souffrir. Peut-être que nous aurons la joie d’être parents ou peut-être pas. Ce couple que nous avons mis plusieurs années à construire dans le projet de fonder une famille sera peut-être un couple sans enfant. Mais au fond de moi, je veux y croire. Je pense à ces lignes que j’écris et je m’imagine les relire dans quelques années avec un bébé dans les bras.

 

Nous sommes aujourd’hui en mars 2014. Je relis ce texte que j’ai écrit il y a maintenant plus de deux ans. Je regarde en arrière et je réalise combien mon souhait de fonder une famille s’est révélé une longue suite d’épreuves.

 

Je suis tombée enceinte une troisième fois, mais cette fois-ci, j’ai failli mourir. Cette troisième grossesse était une grossesse extra-utérine. Suite à une erreur de diagnostic de ma gynécologue, j’ai dû être opérée d’urgence. Ma trompe droite était rompue et j’avais plus d’un litre et demi de sang dans le ventre. Durant l’opération, les médecins ont constaté que la trompe qui me restait présentait une anomalie et que probablement je devrais passer par une fécondation in vitro. Pour confirmer leur présomption, ils m’ont prescrit une série d’examens, dont le fameux «bilan de fertilité» auquel chaque couple en attente de bébé est confronté. Je n’entrerai pas dans les détails de ces examens si ce n’est pour dire que comme tout examen médical, ils mettent le corps et le cœur à rude épreuve. Durant cette période, j’ai à nouveau beaucoup lu sur les problèmes de stérilité. J’ai beaucoup travaillé sur moi et me suis fait à l’idée que peut-être nous resterions un couple sans enfant. Lorsque je pense à cette période, je la sens dans mon corps. J’ai peur, je sens mes cicatrices sur mon bas ventre et je vois un épais brouillard. C’est une abîme, une douleur qui m’émeut encore aujourd’hui ou malgré aujourd’hui…Néanmoins, ce temps difficile m’a permis de prendre conscience que mon désir d’enfants était plus fort que ma peur des examens, plus fort qu’un possible échec. L’envie de fonder une famille méritait tous les sacrifices!

      

Il est bien connu que la vie garde parfois de belles surprises dans son sac. Lors de mon hysterosalpingographie (examen qui consiste à vérifier la perméabilité des trompes), le spécialiste m’annonce avec surprise que contre toute attente, ma trompe gauche est perméable! Comme par magie, les douleurs que je ressentais durant l’examen s’envolent. Avec stupeur, je demande au médecin de me confirmer la bonne nouvelle. Sur la radiographie, il me montre le liquide qui s’échappe de la trompe attestant sa perméabilité. Je n’ose y croire, j’éclate en sanglot. La première bonne nouvelle depuis de nombreux mois!

 

La suite, je n’ose l’expliquer tellement elle me semble encore incroyable aujourd’hui. Quelques jours plus tard, je tombe enceinte et aujourd’hui j’ai le bonheur d’être la maman d’un petit garçon.

 

Comment expliquer la chance que j’ai eue? Aujourd’hui encore, je n’y trouve pas d’explications. Y en a-t-il une? J’aimerais pouvoir trouver une morale à mon histoire comme pour les contes de fées. Telle Cendrillon qui après des années de souffrance, trouve son prince charmant. Malheureusement, la vie n’est pas un conte de fées. On peut souffrir beaucoup, longtemps et le prince charmant ne jamais venir. Tout ce que je peux dire c’est que je suis extrêmement reconnaissante. Reconnaissante à la vie de m’avoir fait ce cadeau, à mon corps de l’avoir accepté et à mon fils d’être né!

Par : 

Anne Jeger, psychologue clinicienne et thérapeute

- Elle assure le suivi de couples infertiles, 
de femmes vivant leur grossesse avec difficultés,
et de couples traversant un deuil périnatal.

  

   

   


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