Cuisine - Découverte du goût - Enfants: cours et ateliers

Petits chefs et grands gourmands
Mélange le sucre, ajoute l’eau, incorpore les œufs, préchauffe le four… Ce sont quelques-uns des nouveaux commandements des apprentis-cuistots. Dans les ateliers culinaires, les enfants découvrent le goût des choses et le plaisir de créer.

Ils sont âgés entre huit et douze ans  et sont très motivés. «C’est eux qui choisissent  de venir, souligne Mathilde Bussy, fondatrice et animatrice des ateliers Saperlipopote, à Plan-les-Ouates. Ils sont très curieux et connaissent déjà beaucoup de produits. Tellement curieux, rajoute-t-elle, que la dernière fois, ils sont partis en courant après avoir goûté du piment d’Espelette!». Surprises et découverte des produits sont au menu d’un phénomène de mode dû en partie aux émissions comme Top Chef ou le Meilleur Pâtissier. «C’est une bonne publicité, ça provoque des envies, confirme Patrice Bruchec, chef pâtissier et créateur de Saveurs sans faim, à Genève. Les enfants se rendent compte que c’est à leur portée, qu’ils leur manquent juste un peu de pratique et c’est ce qu’ils viennent chercher à l’atelier».

Le temps retrouvé

«C’est autour d’une table qu’on lit la recette avant de débuter, observe Mme Bussy. Pendant la cuisson, on y revient pour y goûter des tas de choses du bout des doigts». Cette notion de partage, de temps pris ensemble restaure l’image de repas quelquefois trop vite expédiés. Car malgré la vie trépidante de chacun, le déjeuner ou le dîner restent des repères importants dans la vie de famille. Les ateliers culinaires sont une école de la patience. «Surtout en pâtisserie, il faut attendre, confirme M. Bruchec. Après avoir cuit une glace et sa crème, il faut la laisser refroidir, puis la faire repartir dans la turbine, au congélateur. Ça prend deux bonnes heures». Les enfants ne se découragent pas pour autant car ils savent qu’au bout de leurs efforts, ils auront un résultat. «J’ai le pouvoir du chocolat, confie le chef pâtissier, ce n’est pas compliqué de les tenir en haleine».

Découverte du goût

Salé comme l'eau de mer, sucré comme le miel, piquant comme la moutarde, âcre comme la prunelle, doux comme un bonbon, puissant et prononcé comme un chocolat noir...

Le goût peut prendre encore mille et une autre formes. Elargir la palette de sensations des enfants, leur faire découvrir d'autres goûts, des saveurs d'ailleurs, des senteurs exotiques ou de chez nous, la découverte du goût est une belle aventure sur laquelle peuvent s'engager vos enfants.

Avec comme ambition avouée: aimer mieux manger et entamer l'apprentissage de la saveur qui jamais ne s'arrêtera tellement le bien manger est synonyme de bien vivre.

Et puis... si en découvrant la façon de faire la cuisine, nos enfants redécouvraient le plaisir de manger?  Il ne veut pas manger... Il mange trop ou ... pas assez!  Il n'aime que le sucré ou que la viande, ne veut pas boire d'eau, il n'aime pas les carottes ou ne supporte pas les petits pois.... L'alimentation est parfois une véritable source de conflit à la maison. Maman prépare le repas, et les enfants, le mari se permettent de critiquer: c'est mauvais ce que tu as fait, je n'aime pas ça...

Le fait de faire un tournus, de faire participer les enfants à la fabrication du repas permet aussi une coévolution familiale.

C’est moi qui l’ai fait !

Terrine de foie gras pour Noël, crêpes pour la Chandeleur, deux, trois heures suffisent à faire une recette qui colle souvent au calendrier. «C’est aussi l’occasion de les sensibiliser aux saisons, de leur dire que les fraises c’est l’été, pas l’hiver», rappelle Mathilde Bussy. Dans un monde où les habitudes sont toujours plus grasses et sucrées, les parents apprécient cette sensibilisation à une alimentation saine, équilibrée. Mais enfant rime avec gourmand et la première vertu de ces ateliers est d’abord d’apprendre à cuisiner en s’amusant. «On ne fait pas de la pâtisserie pour se nourrir, reconnaît Patrice Bruchec mais pour se faire plaisir et partager». Sucré ou salé, les enfants sont fiers une fois rentrés chez eux, de poser sur la table le plat qu’ils ont confectionné et décoré avec soin. «Même si pour certains, c’est très dur d’arriver à la maison, commente le chef pâtissier. Ils n’ont pas franchi la porte de l’atelier qu’ils ont déjà la main dans le sac… ».

François Jeand’Heur

Découvrez tous les cours de cuisine proposés par nos partenaires!