Tout couple doit gérer de multiples dépenses afin de voir au bien-être des membres du couple et de la famille, tout en accumulant un patrimoine familial. Il n’y a aucun problème lorsque les deux partenaires partagent la même attitude face à l’argent. La réalité est toutefois que le sentiment de sécurité financière n’est pas équitablement réparti entre les deux partenaires. L’un mettra l’accent sur «vivre ici et maintenant» alors que l’autre voudra «assurer l’avenir». Plus l’un sera dépensier, plus l’autre voudra économiser. Plus l’un sera cigale, plus l’autre sera fourmi.
Comment réaliser conjointement et harmonieusement une entente financière si l’un veut profiter maintenant de ses ressources financières, étant assuré que l’argent ne manquera jamais, alors que l’autre est prêt à faire quelques sacrifices maintenant pour assurer d’en profiter plus tard. «Qui te dit que tu vivras assez vieux pour profiter de tes économies à ta retraite?» «Qu’arrivera-t-il si jamais tu perds ton emploi et que nous n’ayons pas de coussin financier?».
Et généralement, on ne parle pas d’une chose aussi triviale que l’argent lorsque l’on est dans la phase de séduction et en pleine lune de miel. On croit, implicitement, que l’autre partagera notre point de vue sans avoir besoin d’en parler. Jusqu’au jour où les deux partenaires sont confrontés aux réalités financières de la vie de couple.
Discuter à savoir qui a raison sur la façon de gérer l’argent ne mène nulle part, sauf à la confrontation et à la polarisation. Mieux vaut, au-delà des attitudes financières, gérer – et non résoudre – le conflit en faisant un budget. Certains couples mettent tout en commun ; cette stratégie est efficace tant que tout va bien. Pour certains autres, c’est chacun pour soi et chacun prend la responsabilité de certaines dépenses.
L’idéal, pour les planificateurs financiers est d’avoir trois comptes en banque. Un pour chacun et un pour le couple.
Pour simplifier les calculs, imaginons un couple avec un revenu total de 100 000 francs. L’un des conjoints a un salaire de 60 000 alors que l’autre gagne 40 000. Après évaluation lors d’une «assemblée générale annuelle», le couple arrive à la conclusion que le budget conjugal ou familial nécessite un investissement de 50 000 francs.
Les dépenses intégrées dans le budget commun restent à la discrétion de chaque couple, mais peuvent aller de l’hypothèque pour la maison aux dépenses pour les enfants en passant par le voyage conjugal ou familial annuel. Peu importe les dépenses intégrées au compte commun, l’important est de s’entendre sur ce que le budget commun couvrira. Les dépenses et le montant peuvent être réévalués annuellement.
Une fois ce budget établi, l’idéal est de le combler au prorata des revenus de chacun, soit dans ce cas-ci 60 % par l’un (soit 30 000) et 40 % par l’autre (soit 20 000). La gestion du budget est alors confiée à celui des partenaires qui le veut bien ou qui a des connaissances particulières en gestion financière ou à celui dont le sentiment d’insécurité est le plus élevé, assurant ainsi une meilleure probabilité de surplus en fin d’année. Vous pouvez aussi alterner le trésorier à chaque année.
Ce que chacun fait avec l’argent qui lui reste (le dépenser, faire des économies ou offrir des cadeaux à son partenaire) ne regarde pas l’autre conjoint. Un seul conjoint est donc responsable du budget commun et fait un rapport de la situation pécuniaire du couple chaque trimestre ou semestre. Ainsi, le couple évite les discussions émotionnellement chargées au sujet de l’argent, sauf au maximum quatre fois par année et non toutes les semaines.
Et si, par décision, l’un reste à la maison pour s’occuper des tâches ménagères et de l’éducation des enfants, il faut que le partenaire pourvoyeur accepte de donner un certain montant d’argent dont l’autre pourra disposer à sa guise.
Cette stratégie budgétaire, utilisée par les couples heureux à long terme, permet d’éviter que l’argent nuise à l’harmonie amoureuse en étant le sujet de discussions régulières et interminables. Mieux vaut faire front commun contre cet ennemi du couple.
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