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Déguisements en Valais

Le temps d’un anniversaire ou d’une fête, les enfants aiment se déguiser. Plus tard, les carnavals et quelques événements offrent l’occasion d’enfiler un costume et d’être quelqu’un d’autre.

Momie, vampire ou sorcière, Halloween est le moment festif par excellence où les enfants se transforment en d’horribles créatures et jouent à (se) faire peur.

« Entre réalité et imaginaire, ils prennent du plaisir derrière leur costume, observe Suzanne Chappaz-Wirthner, ethnologue valaisanne. Ils se mettent en scène et vivent ensemble l’effervescence de ce rituel. »

Alors que dans la vie courante, on n’a pas de baguette magique comme Harry Potter ou de super-pouvoirs comme Superman, grâce au déguisement on peut changer de personnalité à volonté et avoir différentes expériences.

« En s’identifiant à ses héros préférés, l’enfant explore ses émotions et prend confiance en lui, explique Valérie Lassueur, formatrice de professionnels de l'enfance, à Collombey. Cela peut se faire en se déguisant ou pas car tous les enfants n’apprécient pas forcément de changer de peau, l’important est que l’imagination soit présente. »

Avec ou sans costume, le jeu symbolique les aide à étudier le monde qui les entoure, à l’intégrer intellectuellement et émotionnellement. Les films, les jeux vidéo, les dessins animés irriguent leur imaginaire et se reflètent dans le choix des panoplies. En grandissant, et bien que les références et les influences changent, l’attrait, le goût du déguisement ne disparaît pas pour autant. Que ce soient les carnavals pour les uns, les conventions cosplay – qui célèbrent divers univers, manga, fantasy… – pour les autres, l'engouement pour le déguisement traduit une envie d'évasion et d'appartenance à une communauté.

Soyez qui vous voulez

À côté de Noël, d’Halloween ou de Mardi gras, il existe beaucoup d’autres rendez-vous.

« Ici dans le Valais, tout le monde se déguise durant le carnaval, c’est une question culturelle, relève Mme Lassueur. D’une année sur l’autre, parents et enfants préparent activement leurs costumes en attendant ce moment. »

Dans la région, on pense notamment à Evolène, ce haut-lieu carnavalesque où les habitants déguisés en « Empaillés » et en « Peluches », parcourent les rues et chassent les mauvais esprits de l’hiver. Ces joyeuses réjouissances ressuscitent un passé auquel est attachée toute une population locale. « Les costumes sont porteurs de traditions et d’une identité collective qu’on veut transmettre, analyse Mme Chappaz-Wirthner. En se référant à la mémoire d’un territoire, on parle aussi de nos aspirations présentes et futures. »

Derrière le jeu et le folklore, s’expriment souvent le sentiment et la fierté de faire partie d’un groupe. C’est le cas dans un autre registre, de nombreux ados et de jeunes adultes que l’on peut croiser aux conventions dédiées aux comics ou aux mangas. Adeptes du cosplay, ils endossent le costume de leur personnage favori qu’ils ont pour la plupart fabriqué eux-mêmes. D’autres encore, participent à des jeux de rôle ou à des reconstitutions historiques. Ils se déguisent afin de recréer l’ambiance du Moyen Âge, celle des Vikings, des cowboys ou des batailles napoléoniennes.

Dans un contexte social où l'on se doit d’être triste pour avoir l’air sérieux, le déguisement agit comme un antidote.

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