La santé du jeune sportif d'élite
Le Dr Carlo Bagutti, directeur du Centre de Médecine du sport du Groupe Vidymed, décrit à Vaudfamille les principaux objectifs du suivi médical des jeunes sportifs d'élite.
Vaudfamille – Quelle est la place du médecin aujourd’hui auprès d’un sportif d’élite ?
Dr Carlo Bagutti – Pour certaines personnes, un médecin du sport correspond à l’image caricaturale d’un mécanicien qui intervient pour réparer les blessures des athlètes. Notre tâche est bien plus étendue et diversifiée. Nous prenons bien sûr en charge les différents problèmes de santé spécifiques aux sportifs d’élite et aux sportifs de loisirs, mais nous essayons surtout de prévenir ces problèmes en nous assurant que l’athlète évolue dans des conditions optimales afin qu’il puisse obtenir de bonnes performances tout en préservant sa santé au cours d’une carrière la plus longue possible.
N’êtes-vous pas tout à fait dans la même dynamique que l’athlète ?
Les jeunes sont parfois obnubilés par la qualité et le volume de leurs entraînements et par la progression de leurs résultats. Ils oublient souvent que pour arriver à des performances optimales, il faut tenir compte de beaucoup d’autres paramètres comme une alimentation qualitativement et quantitativement bien équilibrée, une récupération suffisante, une bonne santé mentale avec une motivation et un plaisir constamment renouvelés.
Ils doivent également concilier le sport avec leurs études ou leur formation professionnelle. Notre rôle au Centre de la Médecine du sport du Groupe Vidymed est de les aider sur ces différents aspects de leur quotidien grâce à une équipe pluridisciplinaire.
Quels professionnels constituent l’équipe de la Médecine du sport ?
En plus des différents médecins et chirurgiens, le Centre réunit des chiropracticiens, des physiothérapeutes, une nutritionniste-diététicienne, des psychologues, des techniciens orthopédistes-podologues, des physiologistes de l’exercice, tous spécialisés dans le domaine du sport. Nous disposons d’un plateau technique de très haute qualité pour tester leur niveau de performance. Nous travaillons souvent en équipe de façon à intégrer les compétences de nos différents collaborateurs afin d’améliorer la santé globale à la fois physique et mentale des jeunes sportifs.
Leur proposez-vous un programme individualisé et adapté ?
Le suivi d’un athlète est à chaque fois individualisé et adapté à ses besoins. Une attention toute particulière doit être portée aux enfants et adolescents sportifs. Il faut savoir qu’une vie d’athlète d’élite peut commencer très tôt, dès 9-10 ans dans les sports artistiques tels que la gymnastique, le patinage, la natation ou la danse. La charge d'entraînement et la spécialisation sont alors très élevées avant même l'adolescence, ce qui peut fragiliser et rendre davantage vulnérables des jeunes en phase de croissance.
Comment trouver le bon équilibre et résister à une surcharge sportive ?
On peut apprendre à l’enfant et à l’adolescent à être à l’écoute de son corps, à détecter les signaux physiques et mentaux afin de mieux comprendre et gérer ses besoins, ses émotions et ses relations avec son entourage. Une meilleure connaissance de soi et des pressions auxquelles il doit faire face permet de gérer sa forme et d’optimiser ses performances.
Quelle est la part de l’entourage dans la performance et la réussite du jeune sportif ?
La famille doit constituer une base solide sur laquelle le jeune va s’appuyer. Quelquefois, les parents mettent la barre trop haute et rêvent d’une carrière sportive idéale pour leur enfant tels un nouveau Roger Federer ou une future Léa Sprunger.
Même si ce rêve n’est pas exprimé, il représente une pression considérable même de façon inconsciente sur leur enfant qui a envie de leur faire plaisir et de les rendre fiers. Il est toujours très important de créer le lien avec les parents et l’entraîneur et de discuter avec eux des attentes de chacun. Il s’agit surtout de préserver les intérêts du jeune sportif et de vérifier que tout est mis en œuvre pour protéger leur santé physique, leur développement psychologique et social et prévenir tout risque de maltraitance ou de dopage.
La blessure est-elle la première hantise d’un sportif ?
Malgré le suivi et toute l’attention dont nous faisons preuve, le risque de blessure existe et cela peut freiner voire mettre un terme à une carrière prometteuse. D’où la nécessité de poursuivre ses études ou sa formation professionnelle afin de pouvoir se retourner et envisager sereinement l’avenir. Une carrière se construit dans le temps, c’est pourquoi nous attachons de l’importance à ce que le jeune ait une bonne hygiène de vie et un développement personnel harmonieux.
L’approche est-elle désormais plus scientifique ?
Les outils médicaux et technologiques dont nous disposons assurent la collecte d’un nombre important de données qui nous permettent de mieux paramétrer le fonctionnement du corps de l’athlète. Comme médecin du sport, notre meilleur outil de travail reste toutefois la relation humaine. Aujourd’hui, les équipes médico-sportives qui comme la nôtre entourent les athlètes sont parfaitement conscientes de l’aspect humain, de l’importance du bien-être et de l’environnement général dans lequel le jeune évolue. Ce sont ces paramètres qui vont essentiellement influencer le parcours d’un athlète et le niveau de ses performances.
Comment rester motivé malgré une pratique sportive intensive de haut niveau ?
À côté d’un soutien médical, familial, de bonnes relations sociales, la première source de motivation d’un jeune athlète reste le plaisir. Au moment de se lancer dans une compétition, le plaisir permet de se sentir détendu, mais parfaitement concentré ce qui influence positivement la performance et induit un cercle vertueux. Parce qu’une vie de sportif demande énormément d’efforts et de concentration, le jeune garçon ou la jeune fille doit garder un état d'esprit positif, retirer de la joie et du sens dans tout ce qu’il fait.
Groupe Vidymed
Service de Médecine du sport
Certifié Swiss Olympic Medical Center
Route de Chavannes 9 A
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Tél. 021 622 88 88
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