Du berceau à l’ado, du lolo au McDo, l’alimentation joue un rôle crucial dans le bon développement de l’enfant.
Boire, manger, dormir, au début les besoins semblent plutôt faciles à identifier.
« D’autant plus que dans les premiers mois de sa vie, l’enfant pleure quand il a faim et s’arrête de lui-même quand il arrive à satiété, observe Sylvie Borloz, diététicienne. C’est après que les choses se compliquent à cause des sollicitations externes qui viennent perturber les signaux de l’appétit. »
Vers 24 mois, en phase de néophobie alimentaire, certains enfants se montrent plus sélectifs et rechignent à manger des fruits et des légumes notamment. Les parents ne doivent pas se décourager et continuer à leur proposer une nourriture variée et équilibrée tout en évitant les plats préparés de l'industrie agroalimentaire. Cela vaut aussi après quand ils rentrent à l’école.
Il est important de leur proposer des goûters sains.
« Les produits transformés trop gras, trop salés, trop sucrés influent sur le potentiel d’apprentissage des élèves et leurs performances scolaires, observe Pierre Dupart, coach en nutrition. A l’inverse, des repas sains, riches en fibres, en protéines et en graisses insaturées vont favoriser l’attention et la motivation. »
Une bonne alimentation aide donc les élèves à se concentrer et à mieux apprendre tout au long de la journée. A l’adolescence, pâtes, frites, pizza s’invitent au menu. Là aussi, les parents peuvent avoir l’impression que les bonnes habitudes alimentaires se perdent. Le penchant de leur enfant pour les fast-foods, kebabs et tacos est une parenthèse marquée par la volonté d’affirmer ses propres choix, mais qui ne remet pas en cause les fondements et l’attachement à l’alimentation familiale acquis jusque-là.
On a toujours mieux à faire que de passer du temps à préparer des petits plats.
« Les aliments industriels vous économisent des efforts et en plus leur goût plaît aux enfants, pourquoi s’en priver ? interroge Mme Borloz. Sauf que les fabricants sont là pour vendre, pas pour s’occuper de notre santé. »
La pub qui nous vante tous ces produits nous bernerait-elle ? Chips, céréales, bonbons et sodas nous voudraient-ils finalement pas que du bien ?
« Une canette de 33 cl de Coca contient 30 grammes de sucre soit plus de la moitié des 50 grammes conseillés par jour, constate M. Dupart. Le mieux dans ce cas, c’est de verser seulement la moitié dans un verre ou de couper le soda avec un peu d’eau. » Sans quoi, notre cerveau est toujours partant pour tout finir et être à chaque fois un peu plus addict au sucre.
Les "aliments plaisir" doivent être des récompenses réservées à certains moments. Pour tenir bon, les parents peuvent se dire qu’à terme ils évitent à leur enfant d’être touché par l’obésité et les maladies qui s’y rattachent. »
Résister au marketing d’un côté et créer un environnement positif de l’autre est une tâche de longue haleine. « Il est démontré que les parents qui cuisinent et qui font participer les enfants remportent l'adhésion familiale, souligne Mme Borloz. Pas besoin de tomber dans la gastronomie, l’important est d’aller vers des aliments simples non transformés. » Manger sain tous ensemble autour d’une table, sans écran, à des horaires réguliers, un vrai défi éducatif qui vaut la peine de mettre les bouchées doubles.
François Jeand’Heur
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