écrit par Paul Leprévost, psychologue
Le trac tout le monde l’a vécu ; que ce soit lors d’un examen, lors d’une prise de parole en public, d’une représentation professionnelle ou artistique. Ce stress d’anticipation est normal et sain, il nous indique que quelque chose d’important pour nous se dessine, et qu’il faut s’y préparer.
Mais contrairement au trac, qui est ponctuel et spécifique à un évènement bien précis, l’anxiété va se développer dès que la personne est face à la situation, ou prévoit d’y faire face sans qu’il n’y ait de performance à faire. C’est d’ailleurs cette anticipation qui est problématique. En effet, les personnes touchées par l’anxiété sociale vont imaginer l’évènement d’un point de vu négatif (« je ne vais pas arriver à parler », « je vais bégayer », « je vais transpirer et je vais être ridicule »), ce qui augmente leur stress, et les incitent à éviter la situation anxiogène.
La pandémie n’a pas eu les mêmes impacts sur les adultes et sur les enfants (voir l’article sur l’anxiété sociale chez les enfants).
Les adultes ne sont pas en reste, et notamment ceux ayant déjà une fragilité au niveau social.
La rupture des liens physiques pendant plusieurs semaines et la généralisation du télétravail sont suffisantes pour que le retour à la « normale » soit anxiogène.
En effet, le home-office permet de rester chez soi et donc de ne pas être en contact avec ses collègues, ce qui est bien vécu dans les cas d’anxiété sociale.
Mais attention, l’évitement de ces moments sociaux ne va que renforcer les symptômes de l’anxiété sociale, qui deviendront de plus en plus présents. Si vous avez opté pour du télétravail, assurez-vous que vous le faites pour des raisons autres que l’évitement des échanges physiques avec vos collègues.
Les principaux symptômes que l’on retrouve dans l’anxiété sociale sont :
Les situations qui sont propices à de l’anxiété sociales peuvent être :
L’anxiété sociale se soigne bien par un suivi psychologique. Le psychologue pourra par exemple travailler sur l’estime de soi de la personne qui est généralement faible dans les cas d’anxiété sociale. Dans les cas graves, la prise de médicaments peut s’avérer nécessaire pour réduire les symptômes et pouvoir travailler.
Si vous pensez être touché par l’anxiété sociale, et que vous en souffrez dans votre vie personnelle ou professionnelle, consultez un spécialiste. L’anxiété sociale non traitée tend à se renforcer et se généraliser à d’autres évènements, devenant de plus en plus invalidante. Plus vite la prise en charge est faite, plus le traitement est court.
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