Il est timide à l'école, comment l'aider? Des conseils éducatifs pour l'aider à surmonter sa timidité.
Des Sept Nains, Timide est l’un des moins bien lotis. Il bégaie et rougit lorsqu’il parle, il manque clairement d’assurance. Ce trait de caractère, les parents s’en inquiètent quand ils croient le déceler chez leur enfant. Ils craignent qu’il ne sache pas s’affirmer et que sa relation aux autres entrave ses chances de réussite dans sa vie future.
« Les parents sont anxieux et stressés et se demandent comment il va se débrouiller, constate Valérie Camos, professeure en psychologie du développement à l’université de Fribourg. A notre époque, il est mal vu d’être en retrait. »
Facebook, Instagram, Snapchat influencent les comportements et pour les jeunes, il est impératif à présent de se montrer, d’être populaire à tout prix. A long terme dans sa vie d’adulte, la timidité peut devenir un vrai handicap.
« Les gens timides ont des carrières moins développées, se marient et ont des enfants plus tard, observe Mme Camos. Tout se décale pour eux et prend plus de temps. »
Contrairement à la culture orientale où comme au Japon, ne pas se mettre en avant, rester dans le groupe est bien vu, ici il faut se faire remarquer pour exister.
Et cela commence au plus jeune âge.
« Dès 3 ans, on voit les caractères extravertis et les autres qui sont souvent relégués au second plan parce qu’ils répondent plus lentement, note Pascale Randin, enseignante et cofondatrice de l'école Montessori à Vevey. Ce qu’il faut, c‘est leur laisser du temps, de l’espace et ne pas les stigmatiser. » La timidité n’est pas une fatalité et elle peut s’apprivoiser en encourageant son enfant à s’exprimer. Et en ne s’affolant pas outre mesure s’il aime par moments se retrouver seul avec lui-même.
A certaines périodes du développement, il est normal d’avoir peur de l’extérieur. Les bébés redoutent les étrangers et plus généralement tout ce qui leur est inconnu.
L’enfant vers six ans prend conscience du regard de l’autre et réalise qu’on peut le juger. Là aussi, de nouveaux sentiments peuvent générer de la gêne. Pour l’aider à dépasser ses craintes, il est important d'y aller progressivement.
« Il s’agit de l’impliquer, de lui donner des choses et des choix à faire, estime Mme Randin. A l'école Montessori, on lui demande s’il veut bien distribuer les cahiers, mettre la table, de quelle manière il souhaite s’organiser pour réviser. Ce sont autant de petites initiatives qui vont le responsabiliser et l’ouvrir aux autres. »
Trop ou pas assez entouré, étouffé dans une éducation stricte ou surprotégé, la timidité germe dans de nombreux environnements différents. Il y a aussi la propre histoire des parents qui se superpose à celle de leurs enfants.
« Souvent à travers eux, les parents revivent leurs angoisses, relève Mme Camos. Ils regrettent de ne pas avoir fait ceci ou d’avoir été comme ça dans leur carrière. »
Aider son enfant timide à surmonter sa timidité demande de la patience, de l'empathie et une approche bienveillante. La timidité est un trait naturel de personnalité, mais avec un soutien approprié, l'enfant peut développer sa confiance en lui et ses compétences sociales.
Leurs déceptions et leurs illusions mises de côté, les parents ne doivent pas rêver d’un enfant idéal, populaire et extraverti. L’enfant suivra son chemin, fera ses expériences avec ses armes à lui. Le théâtre, le sport, les camps de vacances sont de bons moyens d’enrayer la timidité. « Après notre camp d’une semaine, les parents nous disent combien leur enfant a gagné en confiance et en autonomie, témoigne Mme Randin.
Quand ils sont hors de la sphère familiale, les enfants sont obligés de s’arranger et de se réguler entre eux. » A moins qu’il en souffre vraiment et qu’il le dise, l’enfant qui aime lire, jouer de son côté n’a rien d’inquiétant. S’il cultive son espace intérieur et a besoin d’aller à son rythme, rien ne sert de le presser, il finira par trouver sa place dans la société. Adolescent timide, sérieux et calme, Bill Gates s’en est plutôt bien sorti, non?
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